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“Upcycling – L’objet retrouvé” : une exposition de l’artiste ivoirien Mounou Désiré Koffi à la Galerie Art-Z

7 juillet 2022
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Après une résidence dans le cadre du Off de la Biennale de Dakar 2022, l’artiste Mounou Désiré Koffi présente ses œuvres, réalisées à Dakar, aux côtés des artistes Sahab Koanda et Abou Sidibé à la Galerie Art-Z  jusqu’au 30 juillet.

Ces trois artistes s’approprient des objets ou débris voués à l’abandon qu’ils subliment et façonnent en œuvres singulières. Sahab Koanda transforme de vieux pneus et carrosseries de voiture en sculptures aux formes épurées. Abou Sidibé enroule divers objets trouvés – tissus, perles, bouteilles de whisky, ceintures – en statuettes anthropomorphes, leur octroyant un caractère sacré. Enfin, Mounou Désiré Koffi tente de sensibiliser le public aux problématiques écologiques engendrées par la nouvelle technologie et à notre dépendance à celle-ci en représentant, à l’aide de claviers de téléphone abandonnés, des scènes quotidiennes où les protagonistes ne semblent pas réussir à communiquer.

Il est parfois tentant, face au travail d’artistes contemporains qui utilisent des objets “modestes”, de parler de recyclage, de récupération, d’objets trouvés. Cependant, il serait plus juste ici de parler d’”upcycling”, d’objets re-trouvés. Le poids de l’histoire vécue par chaque objet récupéré, dégradé, aussi humble soit-il révèle un sens nouveau et une énergie et une beauté particulières et irremplaçables.

Loin de l’habileté des artisans, on ne peut parler du travail de ces artistes en évoquant simplement une “synthèse” entre l’art africain ancien et l’art contemporain. Force est de constater que Mounou Désiré Koffi, Abou Sidibé et Sahab Koanda ne se plient à a ucune norme, et créent leur propre spiritualité, un univers singulier, une pensée qui leur est propre. C’est ce qui peut expliquer un nouveau sentiment de sacré, qui peut parfois rejoindre la force de l’art africain ancien, que les pâles copies échouent à restituer. – Olivier Sultan

On est ensemble, Mounou Désiré Koffi 2022, claviers tissés sur sac de jute recyclés et sérigraphiée, 114 x 80cm

À propos de Mounou Désiré Koffi

Mounou Désiré Koffi est né en 1994 à Buyo, Côte d’Ivoire. Il vit et travaille à Abidjan.

De près, les tableaux de Mounou Désiré Koffi sont composés de différentes touches de claviers assemblées formant un ensemble abstrait. Puis, à mesure que le spectateur s’éloigne, des silhouettes apparaissent et se définissent peu à peu. A un mètre de distance, on peut ainsi observer la scène dans son entièreté.

Dans cette nouvelle série, intitulée Renaissance, les claviers ne sont plus peints mais bruts et reliés par des fils comme un besoin de revenir à l’essentiel et d’insister davantage sur les relations humaines. Pour produire sa série lors de la Biennale, l’artiste a employé des ferronniers et couturiers de la ville de Dakar, contribuant ainsi à créer de l’emploi localement. Une démarche qui a toujours été au coeur de sa pratique artistique. Les touches plus ou moins effacées des claviers de téléphone nous informent sur la classe sociale des utilisateurs. Le clavier, outil sociologique et matière première de l’artiste, devient ainsi une trace du passage de l’homme sur la terre. Après avoir souligné, dans ses précédentes toiles, le manque de connexion entre les êtres induits par l’avénement de la technologie, Mounou tente, à travers cette nouvelle série, de relier, réconcilier et re-connecter l’homme au monde qui l’entoure.

Passé maître dans l’art du recyclage des déchets électroniques qu’il collecte dans sa ville d’Abidjan. Il les démonte, les découpe, et leur donne une seconde vie dans ses tableaux. Il souhaite sensibiliser au problème des “e-dechets” en Côte d’Ivoire qui en produit environ 1 500 tonnes chaque année, sans compter les « importations » de déchets venus d’Occident… En rapportant des claviers de téléphones usagés en Europe, l’artiste rend aussi à l’Occident des déchets dont il est le principal producteur. Des déchets sublimés en oeuvre d’art qui sont aujourd’hui vendus dans de prestigieuses maisons tel que Piasa, Bonhams Londres ou encore l’hôtel Drouot.

À 27 ans, il est déjà une des figures les plus importantes de l’art contemporain en Côte d’Ivoire.

[Source : communiqué de presse]

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